Prendre place, projet artistique participatif de viviane Rabaud. Vue du quartier. Arbres.

PRENDRE PLACE

Nous faisons de la rue notre atelier.

Invités par la Ville de Lorient, nous venons dans le quartier de Bois du Château pour rencontrer les passants et les habitants.

Par le biais de dispositifs artistiques interactifs, nous invitons les personnes à venir discuter avec nous.

Nous venons faire une sorte d’enquête artistique.

Une expérience de 24 mois qui nous permet de dérouler un projet modulable.

Les récoltes collectées sont sources d’inspiration, le réel n’est pas retranscrit tel quel. Nous y ajoutons notre part d’utopie, de fiction. Tout cela donne lieu à des réalisations variées : dessins, écritures, photographies, volumes… Ces réalisations sont exposées durant le temps de la résidence.

Autant de créations témoignant de notre rapport émotionnel à la ville, de la visibilité du sensible dans l’espace public.

Prendre place, projet artistique participatif de viviane Rabaud. Vue du quartier. Goéland sur lampadaire.

Nous venons parler du quartier, du quotidien, des choses et d’autres qui nous tiennent à cœur.

Au milieu de tout cela, comme en filigrane, ce qui nous anime, ce qui nous pousse, c’est la récolte d’instants de vie.

A travers ce nouveau projet, nous souhaitons interroger la notion de « place ». Celle que l’on choisit, celle que l’on se donne, celle que l’on nous donne, celle que l’on aimerait… Toutes ces « respirations » qui nous mettent en mouvement et qui, aussi, nous donnent des ailes.

« Voilà longtemps que je ne m’étais trouvé exactement tel que je le désirais : en mouvement. Je jouissais de me tenir debout dans la campagne et d’avancer sur ces chemins choisis. Noirs, lumineux, éclaircis. C’était la noble leçon de Mme Blixen devant le paysage de sa ferme africaine :      « Je suis là où je me dois d’être. » C’était la question cruciale de la vie. La plus simple et la plus négligée. » Sylvain Tesson – Les chemins noirs.

Prendre place, projet artistique participatif de viviane Rabaud. Vue du quartier. toit de tour avec pigeons.

Nous sommes dehors, dans l’espace public, ce lieu où se manifeste, ou non, l’accueil de tous, l’égalité, l’attention.

Ici, « les messages politiques ou poétiques ont une existence éphémère. » Chantal Deckmyn – Lire la ville, manuel pour une hospitalité de l’espace public.

Durant le temps de la résidence, nous allons filmer, dessiner, photographier.

La forme finale et pérenne de ce projet est la réalisation d’un film, avec projection prévue dans le quartier.

ÉPISODE 1

LE MUR PRÉNOMADE

Le Mur Prénomade, c’est le premier protocole. Il apparaît à l’automne 2022.

C’est quoi le Mur Prénomade ?

Tugdual : « Quand j’étais enfant, à Villefranche sur Saône, on avait toujours des vieilles voitures. Des 404 familiales. On tombait souvent en panne avec, et il y avait toujours quelques personnes qui arrivaient pour pousser et aider à mettre la voiture sur le côté pour que mon père puisse regarder ce qu’il nous arrivait. Des personnes restaient aussi discuter autour du capot ouvert : chacun avait son diagnostic et ses combines…

J’en garde un souvenir très positif quand je restais assis à l’arrière : d’une certaine façon, nous étions sauvés par toutes ces personnes ! Et ensuite une grande fierté quand je suis devenu plus grand et que je poussais aussi !

C’est un peu ça qu’on poursuit aujourd’hui, avec ce grand et lourd mur prénomade. Le plaisir de filer un coup de main, le déblocage de la situation pour le mur, la victoire partagée !

Bon, on n’aura pas l’effet associé à la voiture qui démarre, mais ce qui nous intéresse ici c’est de donner une visibilité à ces rencontres particulières… »

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 Viviane : « Avec Tugdual, on a eu la chance de pouvoir partir en voyage pendant un an. Ce qui est frappant c’est que systématiquement, la personne que tu rencontres te demande ton prénom ! « Comment tu t’appelles ? » Ça commence comme ça. Le prénom, c’est toi. Tu le portes, il te porte. Il t’aide ou pas, tu l’aimes ou pas, il est là !

Alors aujourd’hui, cette résidence au quartier du Bois du Château, nous l’envisageons comme un voyage : nous sommes dans les rues du quartier à galérer avec notre mur. Alors on espère que des personnes vont venir nous aider, et notre première question c’est : »Et toi, comment tu t’appelles ? ». C’est le début d’une discussion qui explore cette dimension…

Le mur prénomade retrace l’historique des rencontres : chacun y pose son prénom. Il est équipé aussi d’un micro et enregistre donc les témoignages. »

ÉPISODE 2

LE VOYAGE AU CHÂTEAU

– Dessinons ensemble le Château du Bois –

Le Voyage au Château, c’est le deuxième protocole. Il apparaît en juin 2023.

Depuis que nous sillonnons le quartier du Bois du Château avec le Mur Prénomade, nous nous posons la question : où est-il, ce Château, à quoi ressemble-t-il ?

C’est avec cette question que nous avons rencontré une dizaine d’enfants de 8 à 10 ans. Voici quelques réponses en dessins :

C’est quoi le Voyage au Château ?

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Qu’est-ce qu’un « château » ?

Une construction, un palais ou un château fort. Mais aussi des jardins, un pont-levis parfois…

Peut-être avons-nous chacun un château en nous ? Plus ou moins ouvert sur l’extérieur, lieu de refuge et d’accueil, lieu de conciliabules et d’échanges…

A ce château, des fenêtres, de toutes tailles, de la meurtrière à la façade vitrée, toutes ouvertes vers l’extérieur.

Ce sont ces fenêtres, tant symboliques que physiques, que nous venons photographier.

Ainsi, vous pourrez voir le mur prénomade, percé d’une fenêtre, déambuler à nouveau dans les rues du quartier. En faisant plus de pauses aussi : le mur se pose, la fenêtre propose.

Que voyez-vous de votre fenêtre ? Que sentez-vous, qu’entendez-vous ? Que se passe-t-il à cette fenêtre ? Et dans l’idéal, quelle fenêtre aimeriez-vous ? Quel paysage, quelles odeurs, quels bruits… ?

Venez participer aux rencontres à la fenêtre. Chaque rencontre matérialise ensuite une tour sur le plan de quartier du Bois du Château.

Ensemble, dessinons un château pour le quartier !